Interview avec l’artiste Cedric Popp

 

 

 

 

Il aime les finances, les histoires, la poésie, écrire et, par-dessus tout, il adore la photographie. Il a vécu en Roumanie, en Grande-Bretagne et en Belgique. Chaque pays a laissé son empreinte sur sa personnalité. Il possède l’humour roumain, l’efficacité britannique et la coopération multilingue belge dans le sang. S’il devait changer de profession, il aimerait combiner ses deux grandes passions : la photographie et le voyage. Et, « s’il ne demandait pas trop » (comme dans le poème de Marin Sorescu), il y ajouterait l’écriture. Entre temps, il chasse ses rêves !

En ces semaines de février et mars, EuropaNova Bruxelles consacre une exposition des œuvres récentes de l’artiste photographe: Cedric Popp.

1. Depuis quand photographiez-vous et en quoi consiste votre bagage artistique?

J’ai commencé à photographier quand j’avais 14 ans avec un appareil soviétique “Smena”. Quelques mois plus tard, j’ai convaincu mon père de construire un mini labo démontable dans notre salle de bains où j’ai découvert le mystère du développement d’une photo. Par après, la passion “technologique” du début s’est transformée en une autre, plus artistique. Après une pause de plusieurs années, j’ai recommencé à me dédier à cette passion d’adolescent.

Je ne sais pas si j’ai un bagage artistique, mais peut-être une « montgolfière » artistique?

2. Pouvez-vous nous dire ce qui vous a amené à la photographie ?

Je me suis rendu compte que la réalité, soit-elle pérenne ou héraclitéenne, mérite ou demande d’être enregistrée, voire transfigurée, ou même créée et recréée. La lumière avec laquelle on imprime les photographies sur la pellicule n’est pas seulement une lumière physique…

3. Quel a été le plus grand défi de votre vie dartiste ?

J’ai plusieurs passions, et parfois trouver le temps pour les poursuivre toutes est trop court ! Mais, le temps n’est pas la seule chose dont on a besoin pour la photographie, je dois parfois trouver de “l’espace dans ma tête” pour imaginer et réaliser une idée ou un certain projet.

Et bien sûr, la photographie dépend toujours de la lumière, dès lors on chasse perpétuellement la lumière idéale!

4. Quels sont vos sujets ou vos thèmes favoris et comment vos photos ont-elles évolué au fil des ans ?

Il y a beaucoup d’excellents photographes qui se concentrent sur un certain type de photographie, ou de sujet. Je les admire et je suis souvent inspiré par eux. Moi, je suis un peu plus éclectique: j’aime également capturer les grands paysages, surprendre des scènes instantanées en faisant du “street photography”, ou créer une image semi-abstraite à partir de formes, lumières et ombres. Mais il y a aussi une ligne rouge dans mes photographies: de plus en plus, j’essaie de distiller l’essentiel d’une scène dans mes images, de représenter dans ces rectangles 2D la complexité du monde extérieur.

5. Jai jeté un coup d’œil sur votre site avant de vous interviewer et jai vu des paysages magnifiques, des villes, des rues et des habitants. Quel(s) sera(ont) le(s) thème(s) de votre exposition à EuropaNova Bruxelles et avez-vous eu lembarras du choix en sachant que vous alliez devoir vous limiter ?

J’aurais bien voulu avoir un thème, et pas seulement une collection de photographies complètement distinctes. Par contre, il est bien difficile de choisir! J’ai fini par combiner deux thèmes en un: Paysages surprenants: des jours en Belgique, des nuits ailleurs. Mais j’ai aussi triché un peu en ajoutant une photo extraite d’un paysage bruxellois!

6. Avez-vous déjà  photographié vos enfants ? Quels conseils leur donneriez-vous si un jour ils voulaient devenir photographe professionnel ?

Mon premier enfant a 19 ans et il m’a déjà servi en tant que modèle ces dernières années. Mon deuxième a trois mois et je confirme qu’il est et sera un sujet important.

Quant aux conseils… pour beaucoup de professions, il suffit de les trouver intéressantes, et d’être capable de faire un bon travail. Pour faire sa profession de la photographie, je crois qu’on doit vraiment l’aimer (ce qui n’est pas si difficile…)

7. Parlez-moi de vos autres projets artistiques…

J’ai déjà publié plusieurs nouvelles il y a quelques années, et je voudrais bien recommencer à écrire, et, peut-être finalement, terminer et publier un roman. Comme j’aime la littérature et les livres, je travaille sur un projet de création d’une “librairie des images” : de belles ou insolites librairies autour du monde, soit à Singapour, à Bruxelles, à Bucarest, en Provence, ou dans beaucoup d’autres endroits. Le Covid-19 a un peu freiné ce projet, mais peut-être sera-t-il le sujet d’une exposition en 2022 ?

Interview réalisée par Mirela NITA SANDU

Parcours d’artistes au Clos du Parnasse est un projet mise en œuvre par l’asbl EuropaNova, ayant comme partenaire média francophone l’Association des Femmes roumaines de Belgique – Demetra, et subsidié par la Fédération Wallonie-Bruxelles.