« JE SUIS UN HOMME VIVANT »
Soirée littéraire plurilingue dédiée au poète roumain Nichita Stănescu
et vernissage d’une exposition anniversaire
Le mardi, 2 avril 2013 à 18h30
Librairie EUROPA NOVA – 3E, Clos du Parnasse, 1050-Bruxelles
Nichita Stănescu (1933-1983) fut ce volcan dont l’éruption – si belle à contempler dans ses poèmes – secoua les fondements de l’expression poétique pour changer le paysage de la langue et de la poésie roumaines, désormais recomposé, remodelé, changé en un terreau volcanique fertile pour les générations à venir.
Sous l’effet de cette explosion, de cette secousse d’énorme magnitude, la langue et la pensée poétique roumaines ont connu un resplendissant renouveau. À l’époque où il a vécu, pensé, écrit, il était grand temps qu’un nouveau bouleversement de taille se produise dans la littérature roumaine. Et ce fut lui, Nichita, la révélation: pendant quelques décennies on a reçu ses poèmes avec enchantement et délectation; ses contemporains ont eu la chance de le lire de son vivant et, pour certains, même de le rencontrer, de le voir à l’œuvre, voire de tisser avec lui des liens d’amitié. Cependant, les générations qui ont suivi – et celles qui suivront encore et encore – pourront toujours éprouver cet émerveillement, cette libération des carcans de la parole, en lisant son héritage poétique et en se plongeant dans les enregistrements sonores et télévisuels qui avaient capté sa voix, ses vers et ses autres dits, des fois tenant de l’aphorisme et, à chaque fois, surprenants.
En l’espace de quelques décennies, Nichita Stănescu a refaçonné la langue poétique roumaine, tel le sculpteur qui taille, qui cisaille et polit la pierre pour en extraire l’insoupçonnée beauté d’un corps en mouvement, tel le maître verrier qui imprime son souffle à la masse vitreuse en fusion…
D’autres poètes se sont inspirés de sa démarche poétique – sans pour autant vouloir faire « du Nichita », mais pour oser dans la langue roumaine, pour oser comme lui avait osé, afin d’ouvrir eux-mêmes des pistes nouvelles, à partir du carrefour incontournable qu’il était devenu.
Andrei-Paul Corescu, poète et traducteur
photo: Mircia Dumitrescu (Grafician)